Discours de Sayed Ali Khamenei, Guide Suprême de la République Islamique d'Iran, à l'occasion de l'Aïd-el-fitr, la fête commémorant la fin du mois de Ramadan - 29 juillet 2014
Louange
à Dieu, Seigneur des Mondes, et que la paix et le salut soient sur
notre Maître et Prophète, Abu-al Qasem al-Mostafa (le père de
Qasim et l'Elu) Muhammad, ainsi que sur sa famille immaculée, pure
et choisie, surtout celui qui est présent sur Terre (l'Imam
Al-Mahdi). Et que les salutations soient sur le Commandeur des
Croyants (l'Imam Ali b. Abi Talib), sur la Véridique et la Pure
(Fatima al-Zahra) – la maîtresse des Dames des Mondes –, sur
Hassan et Hussein – les enfants de la Miséricorde – ainsi que
sur les Imams de la Guidance – Ali b. Hussein, Muhammad b. Ali,
Ja'far b. Muhammad, Musa b. Ja'far, Ali b. Musa, Muhammad b. Ali, Ali
b. Muhammad, Hasan b. Ali, et l'Argument de Dieu sur la Terre (l'Imam
occulté, Al-Mahdi Al-Montadhar – l'Attendu).
Je
recommande aux chers frères et soeurs, à tout le peuple d'Iran et à
moi-même, la piété et la crainte de Dieu. Cette piété est une
source d'influence bénéfique dans tous les domaines, y compris dans
les jugements, prises de décision et actions dans toutes les grandes
questions sociales et internationales, ainsi que dans les questions
ayant trait à l'Islam et à l'humanité.
Aujourd'hui,
la principale question du monde islamique est la question de Gaza. Et
peut-être même que l'on peut dire que gaza est la principale
question du monde et de l'humanité.
Un
chien enragé, un loup sauvage s'est attaqué à des êtres humains
innocents et opprimés. Qui est plus innocent et opprimé que ces
enfants qui ont tragiquement perdu la vie dans ces attaques ? Qui
est plus innocent et opprimé que ces mères qui ont tenu leurs
enfants dans leurs bras et ont vu leur mort et leurs derniers
soubresauts sous leurs propres yeux ?
Aujourd'hui,
le régime usurpateur sioniste mécréant [i.e. qui n'a rien à voir avec la religion de Moïse dont il se revendique] a commis ces crimes odieux
devant les yeux du monde entier et de l'humanité tout entière.
C'est pourquoi l'humanité doit réagir !
Il
y a trois points à souligner au sujet de la question de Gaza.
Le
premier point est qu'aujourd'hui, ce que font les dirigeants
sionistes est un génocide, une immense tragédie historique. Ceux
qui ont perpétré ces crimes et ceux qui les soutiennent doivent
être jugés au niveau international et ils doivent être punis !
[Audience
: Dieu est Le plus Grand ! Dieu est Le plus Grand! Dieu est
Le plus Grand! Khameneï est notre Guide! Mort aux
opposants du Wilayat-al-Faqih! Mort à l'Amérique!
Mort à la Grande-Bretagne! Mort aux hypocrites et aux
ennemis de Dieu! Mort à Israël !]
Leur
punition doit être ce que les représentants des peuples, les justes
et ceux qui ont une conscience à travers le monde demanderont.
Et
l'écoulement du temps ne doit pas les faire échapper à leur
châtiment. Il faut qu'ils soient punis ! Et cela lorsqu'ils sont
encore au pouvoir ou quand ils en auront été écartés et
renversés. A la fois les responsables de ce massacre et ceux qui les
soutiennent ouvertement – comme vous pouvez les voir et les
entendre dans les médias – doivent être punis. Voilà pour le
premier point.
Deuxièmement,
il faut voir combien est grande l'endurance et la capacité de
résistance d'un peuple qui défend son droit. C'est un peuple qui a
été encerclé de toutes parts et qui vit dans un petit territoire
limité et isolé. La mer leur est fermée, la terre leur est fermée,
toutes leurs frontières leur sont fermées. Ils n'ont aucune
assurance quant à leur approvisionnement en eau potable, en
électricité, en moyens de subsistance. Tous ces désastres leur ont
été infligés du fait des actions hostiles et des attaques de
l'ennemi, et il n'y a personne pour leur venir en aide.
Et
ce peuple doit faire face à un ennemi surarmé, vicieux et sans
pitié tel que le régime sioniste et ses dirigeants d'une bassesse
sans nom, démoniaques et impurs qui les frappent jour et nuit, sans
aucune retenue. Mais malgré de tels crimes, ce peuple se tient
debout et résiste ! Ceci est une leçon ! Soyez attentifs, ceci est
une leçon ! Cela montre que la capacité de résistance de l'être
humain – la force et la ténacité d'une mère qui voit ses enfants
morts devant elle, la force et la ténacité d'une femme qui voit son
mari, son frère ou son père opprimés – est beaucoup plus
importante que ce que nous pourrions concevoir.
Nous
devrions connaître notre force intérieure. Les êtres humains
peuvent être forts et faire preuve d'une telle résistance. Ce
peuple – dont la population s'élève à environ 1,8 million
d'individus – résiste et tient bon malgré le fait qu'il vivent
dans une terre isolée et assiégée de toutes parts, d'une
superficie de 400 ou 500 kilomètres carrés. Ils tiennent bon malgré
le fait que leurs vergers, leurs boutiques et leurs maisons sont
prises pour cible par l'ennemi. De plus, il leur est impossible de
faire du commerce, d'acheter ou de vendre avec l'étranger, et dans
une telle situation, ils subissent de telles attaques – mais ils
résistent.
Cela
montre le niveau et la capacité de Résistance d'un peuple. Et je
vous le dis, à la fin, si Dieu le veut et par Sa Grâce, ce sont eux
qui vaincront l'ennemi !
[Audience
: Dieu est Le plus Grand ! Dieu est Le plus Grand! Dieu est
Le plus Grand! Khameneï est notre Guide! Mort aux
opposants du Wilayat-al-Faqih! Mort à l'Amérique!
Mort à la Grande-Bretagne! Mort aux hypocrites et aux
ennemis de Dieu! Mort à Israël !]
Dès
à présent, l'ennemi agresseur regrette déjà l'action qu'il a
entreprise, comme un chien qui a fait quelque chose de mal. Il s'est
empêtré et il ne sait plus quoi faire. S'il fait marche arrière,
il perd la face, et s'il continue, cela deviendra de plus en plus
difficile pour lui jour après jour. C'est
pourquoi vous voyez l'Amérique, l'Europe et tous les criminels du
monde se sont donné la main pour imposer un cessez-le-feu de force à
la population de Gaza afin de sauver ce régime, mais jusqu'à ce
jour, cela n'a pas fonctionné, et cela ne fonctionnera pas non plus
par la suite. Voilà pour le second point.
Troisièmement, les
dirigeants politiques de l'Arrogance mondiale (le système de
domination mondiale) disent qu'il faut désarmer le Hamas et le Jihad
(Islamique). Mais qu'est-ce que cela impliquerait de désarmer ces
groupes ? C'est vrai qu'ils ont une certaine quantité de roquettes
qui leur permet en quelque sorte de se défendre un minimum face aux
attaques incessantes de l'ennemi. Eh bien il faudrait leur enlever
même ces quelques missiles ?! Pour eux, il faudrait que la Palestine
et surtout Gaza soient mis dans une situation telle que quand les
sionistes décident d'attaquer, d'engager de quelconques hostilités,
à n'importe quel moment, ils puissent le faire et que les
Palestiniens ne puissent se défendre d'aucune manière ! Voilà ce
qu'ils veulent ! Le
Président américain a émis une fatwa : « Il faut que la
Résistance soit désarmée ». Ah oui ?! Evidemment ! Vous voulez
les désarmer pour qu'ils ne puissent même pas rendre le moindre
coup en réponse à tous ces crimes ! Et bien nous, au contraire,
nous prônons l'inverse ! Le monde entier et plus particulièrement
le monde islamique a le devoir de faire tout ce qui est en son
pouvoir pour fournir à la Palestine autant d'armes que possible.
[Audience
: Dieu est Le plus Grand ! Dieu est Le plus Grand! Dieu est
Le plus Grand! Khameneï est notre Guide! Mort aux
opposants du Wilayat-al-Faqih! Mort à l'Amérique!
Mort à la Grande-Bretagne! Mort aux hypocrites et aux
ennemis de Dieu! Mort à Israël !]
O
mon Dieu, viens en aide à l'Islam et aux musulmans, assiste les
armées des musulmans, et humilie ceux qui rejettent Ta parole, les oppresseurs et
les hypocrites.
Je me repens à Dieu pour moi-même et pour
vous.
L'Ayatollah Sayed Khamenei récite la sourate du
Coran Le Culte Pur (n° 112). Que la Paix de Dieu
soit sur vous, ainsi que Sa Miséricorde et Sa Grâce.
Discours de Sayed Ali Khamenei, Guide Suprême de la République
Islamique d'Iran, aux étudiants - 23
juillet 2014
L'Iran est un acteur majeur au Moyen-Orient, mais auquel on donne
rarement la parole de manière exhaustive. Les médias occidentaux ont
repris les déclarations les plus virulentes du Guide Suprême de la
République Islamique d'Iran au sujet de l'agression sioniste contre Gaza (Israël "chien enragé", "loup féroce"), mais
la teneur de ses discours mérite d'être mieux connue.
Le propos de Sayed Khamenei sur la manière de résoudre le conflit
israélo-palestinien - par voie référendaire - démentent clairement les
prétendues intentions génocidaires prêtées à l'Iran. Quant à l'analyse
consacrée au sort de la population palestinienne de Cisjordanie et de
Jérusalem-Est, régies par l'Autorité palestinienne qui a renoncé à la
violence depuis des années, elles peuvent être mises en avant pour
réfuter les prétentions israéliennes selon lesquelles le Hamas est
responsable de ses exactions à Gaza : partout en Palestine, Israël ne
cesse de coloniser, d'exproprier, d'arrêter, d'humilier et de tuer les
populations palestiniennes, et comme pour la France en 1940-1944, il
paraît avéré que la voie de la collaboration avec l'occupant ne peut
apporter que le déshonneur et la désolation aux Palestiniens, et que
seule la Résistance peut leur permettre d'obtenir leurs droits.
Depuis la Révolution islamique de 1979 et l'arrivée au pouvoir (par
les urnes) de l'Imam Khomeini, l'Iran a officiellement déclaré sa
politique de soutien total à la Résistance, que ce soit au Liban
(Hezbollah) ou en Palestine (Gaza), fournissant ouvertement et sans
conditions armements et et expertise au mouvements de lutte contre
Israël.
NOUS MANIFESTERONS ET NOUS NOUS TIENDRONS AUX COTES DU PEUPLE DE GAZA
NOUS MANIFESTERONS ET NOUS NOUS FERONS ARRÊTER
CHERS PATRICK R., DANIEL R., MARIA
C.. BENJAMIN, LABONI R., BRIGID F., NARDO R., GEORGE K., ANDRE S., LEWAA A.,
BRIAN C., ZOHREH E., REDA E., KRISTINA S., IRENE S., IMRAN W., KEVIN
B., RAKAN A., EAMON M., MARC S., ANXHELA Z., LUCIA R., GABRIELA B., STEPHEN
B., TASNEEM Y., SANAE A., NAJAH T., ALEXSA R., LIZ R., ANDREW F.,
SANDY T., CENK E., COREY ROBIN, X. AGOLLI, SUSAN K., ALAEDDINE S., JAY
A., JACK B., GARY M., JULIANE K., DANIEL L., MIRENE G., KATE D., JUSTIN A.,
GINA S., CHASE M., THOMAS S., U EDUCATORS, CHRISTOPHER N., B.. KUNKEL, DAVID
B., JOE F., BILL PERRY, JESSICA B., JAMES M., CLARA B., NATHAN T.,
RICHARD V., JEFF A., NURAN A., SANJU J., D. Maher, Marc E., CHAUDRY R. (qui dit "J'ai 24 personnes qui viennent à cet événement. Ajoutez ce nombre svp.") (NOUS AJOUTONS ENCORE DES NOMS)
NOUS N'AVONS PAS ENCORE ATTEINT LES 100 PERSONNES
MAIS LA POLITIQUE N'EST PAS QU'UNE QUESTION DE QUANTITÉ, C'EST AUSSI UNE QUESTION DE QUALITÉ
NOUS NE NOUS CONNAISSONS PAS MAIS NOUS SOMMES UNIS PAR UNE CONVICTION COMMUNE:
LES BOMBARDEMENTS ET LE BLOCUS TERRORISTES DE GAZA DOIVENT CESSER MAINTENANT !!
REUNISSIONS NOUS LE MARDI 29 JUILLET 2014 DEVANT LA MISSION ISRAÉLIENNE A L'ONU, DEUXIÈME AVENUE, n° 800 (A COTE DE LA 42e RUE), A MIDI.
Discours
de Sayed Hassan Nasrallah à l'occasion de la journée mondiale de Al-Qods
(Jérusalem), 25 juillet 2014 Dans la dernière partie de son discours (voir extrait précédent ici), Sayed Hassan Nasrallah évoque les succès de la Résistance, l'abandon du monde arabe et même la complicité de certains avec Israël, et confirme que la victoire ultime est de plus en plus proche, Israël se dirigeant inéluctablement au suicide et à l'effondrement.
Face
à cela, la Résistance et son peuple sont unis, et depuis le premier
jour sont clairs sur leur objectif : « Notre objectif est
de lever le blocus » – et bien sûr de préserver la
Résistance. « Notre objectif est de lever le blocus ».
Deuxièmement : tenir sur le terrain. Troisièmement :
obtenir des succès sur le terrain. Quatrièmement : faire
preuve d'initiative sur le terrain et porter le combat derrière les
lignes ennemies. Cinquièmement : continuer les tirs de
roquettes – malgré l'exposition à cette force aérienne
considérable. Sixièmement : envoyer les roquettes sur des
zones qu'elles n'avaient jamais frappé auparavant.
Bien
entendu, la comparaison entre juillet (2006) au Liban et juillet
(2014) à Gaza n'est pas parfaite, il y a des conditions différentes,
des particularités différentes, mais il y a des points communs.
Nous, durant (la guerre de) juillet (2006), quel est le point le plus
éloigné que nous ayons frappé ? C'est Hadera. Mais les frères
à Gaza, dès le premier jour, par quoi ont-ils commencé ? Par
Tel Aviv. C'est la première fois que des roquettes tirées depuis
l'intérieur de la Palestine vers l'intérieur de la Palestine
affectent la totalité de la superficie de la Palestine. C'est un
accomplissement extraordinaire.
Pourquoi
ai-je dit que nous savons, comprenons et ressentons (l'importance de
tout) cela ? Il y a des personnes qui se posent et vous disent :
« Ils ont lancé 100 roquettes. » C'est une phrase qu'on
utilise dans les médias. Mais qu'est-ce que ça signifie, 100
roquettes ? C'est à dire leur fabrication, leur transport, leur
livraison, leur dissimulation, leur installation, leur protection et
leur sécurité, et ensuite leur lancement, etc. Cela représente
des efforts colossaux. Des efforts colossaux.
Les
roquettes parviennent à des zones qu'elles n'avaient jamais frappé
auparavant.
Il
y a une confiance élevée en Dieu, en soi et en la Résistance.
(Nous
voyons) la persévérance et l'endurance du peuple et l'adhésion
massive (à la Résistance). Jusqu'à maintenant, ils ne sont pas
parvenus à influencer Gaza. Ni manifestation, ni grève, ni prise de
position ni pression du peuple contre la Résistance, au contraire,
le peuple dit à la Résistance « Nous sommes avec toi. Même
si on doit tous être tués, mais le blocus doit être levé. »
Une
persévérance et une endurance politiques, et un rejet de toutes les
pressions internationales et régionales qui sont considérables.
Que
signifie le fait que la direction de la Résistance palestinienne
prenne position et refuse, depuis les premiers jours, le
cessez-le-feu, alors que c'est elle qui perd des martyrs parmi ses
femmes, ses enfants, et ses civils ? Mais de son côté, Israël
s'empresse d'accepter le cessez-le-feu. Cela a de très grandes
conséquences politiques, sur le plan du moral (des troupes) et du
point de vue militaire.
Jusqu'au
soulèvement populaire en Cisjordanie, qui a commencé à offrir ses
propres martyrs.
C'est
pourquoi si les choses continuent dans ce sens (si Dieu le veut), et
à travers les trois éléments que sont la réalité du terrain,
l'endurance du peuple et la persévérance politique, de nouveaux
équilibres des forces seront imposés à l'ennemi, mais cela
nécessite un peu de temps. Il n'est pas facile, ô mes frères et
sœurs, que Netanyahu et Israël concèdent une victoire aux
Palestiniens, qu'ils accordent un tel succès à la Résistance
palestinienne. Je suis convaincu qu'actuellement, certains dirigeants
arabes prennent contact avec Netanyahu et lui disent « Finis-en avec
eux. Finis-en avec eux. Ne leur accorde aucun succès, ne leur
concède aucune victoire. » Mais au final, Israël ne travaille pas
pour tels ou tels dirigeants arabes. Israël recherche ses propres
intérêts sécuritaires, économiques et politiques. Et c'est la
Résistance qui imposera aux Israéliens l'issue (de cette guerre),
comme ce qui s'est passé en juillet 2006. Les Israéliens
appelleront au secours, et demanderont aux Américains de leur
trouver une issue à cette catastrophe. Tel est l'horizon.
Notre
responsabilité à tous – c'est mon dernier point – face à ces
événements majeurs est, premièrement : nous appelons à
mettre de côté tous les différends, toutes les sensibilités, et
toutes les disputes – je vous ai dit que je n'allais m'attaquer à
personne, parce que je voulais en arriver là – nous appelons à
mettre de côté tous les différends, toutes les sensibilités, et
toutes les disputes se rapportant à d'autres questions et d'autres
terrains. On peut rester opposés quant à la position politique –
ou autre – sur n'importe quel autre dossier. Peut-être qu'on
s'opposera sur la prise de position, peut-être qu'on s'opposera sur
l'évaluation (de la situation), mais nous devons mettre tout cela de
côté, afin que nous approchions tous la question de Gaza comme
celle d'un peuple, d'une Résistance, d'une cause authentique et
juste. Il n'y a aucune imposture, aucune ambiguïté, aucun doute à
son sujet, il n'y a en elle aucun mélange entre le vrai et le faux –
car peut-être que quelqu'un s'élèverait pour dire « Occupons-nous
plutôt d'autres choses (prioritaires) ». Non, ici, il n'y a pas de
faux-semblant, pas de point obscur, pas de débat. Aucun
raisonnement, aucune religion, aucune loi, aucune valeur morale ne
soutient qu'il y a le moindre doute au sujet de la bataille qui se
déroule actuellement à Gaza. Nous devons la considérer comme une
question de peuple, de Résistance, de cause authentique et juste,
même si des différends persistent sur d'autres questions.
Gaza
aujourd'hui, avec son sang, ses massacres, son oppression, son
endurance, son héroïsme, doit être au-dessus de toute
considération, de tout calcul, de toute sensibilité.
Malheureusement,
nous entendons des déclarations dans certains médias arabes qui
accusent la Résistance depuis le premier jour, et lui font porter la
responsabilité du sang versé, puis lui font porter la
responsabilité de la poursuite de la bataille, et incitent les gens
contre elle, et chez certains, la fureur est allée jusqu'à annoncer
leur compassion, à travers des chaînes arabes, envers les
Israéliens et envers l'armée israélienne, et à appeler à
liquider le Hamas. C'est une chose honteuse, déplorable. Quels que
soient les comptes en suspens, les différends et les sensibilités,
il est déplorable et même affligeant qu'on puisse voir un Arabe sur
une chaîne arabe déclarer sa compassion avec les soldats israéliens
qui tuent des enfants à Gaza. Tout ça à cause d'une dispute
politique ou d'une sensibilité politique.
Au
moins, mon frère, que celui qui ne veut pas compatir (avec la
Palestine), qu'il se taise. Celui qui ne veut pas compatir ou
soutenir (la Palestine), qu'il se taise, et qu'il ne fasse pas porter à lui-même
et à sa communauté cette honte.
Deuxièmement,
je lance à un appel aux gouvernements arabes et islamiques – à
ceux qui le peuvent – pour soutenir l'objectif de levée du blocus
de Gaza que demande la direction de la Résistance palestinienne, de
protéger et de défendre cet objectif, et de protéger la direction
politique de la Résistance des pressions qui sont exercées sur elle
pour un cessez-le-feu sans avoir atteint cet objectif. Car le blocus,
ô mes frères et sœurs, est une mort quotidienne pour les
Palestiniens à Gaza, et c'est un meurtre quotidien – pas 18 jours,
mais au tout long des années, sans horizon, sans avenir.
Troisièmement,
en guise de rappel – car cela a été répété plusieurs fois –,
nous appelons à une aide politique, morale, médiatique, financière,
matérielle, jusqu'à, selon nous, un soutien dans le domaine de
l'armement, de chacun selon ses capacités et ce qu'il peut
supporter, et sans considération pour toutes les sensibilités
actuelles.
Nous
devons ici rappeler – car il y a quelques exagérations – nous
devons ici rappeler que l'Iran et la Syrie, et avec elles la
Résistance au Liban, et en particulier le Hezbollah – à la
hauteur de ses capacités –, et depuis de longues années, depuis
de longues années, n'ont jamais fait défaut, ni hésité à aider
la Résistance palestinienne, dans toutes ses factions : au
niveau politique, médiatique, moral, financier, matériel, ou sur le
plan de l'armement, de l'entraînement, de la logistique, ou de divers
autres domaines.
Aujourd'hui,
il y a des gens qui ne font absolument rien de positif pour Gaza ou
la Palestine, sinon l'escalade dans les extrêmes à leur encontre.
Qui est-ce qui se tient aux côtés du peuple palestinien et de Gaza
et qui est-ce qui ne le fait pas ?
Je
ne veux polémiquer avec personne. Mais il suffit à toute personne
juste – je le dis calmement – de faire deux listes. Qu'il mette
sur celle de l'Axe de la Résistance des pays et des mouvements, et
qu'il mette sur l'autre tout ce qu'il veut – pays, organisations,
mouvements, tout ce que vous voulez. Et qu'il fasse une recherche,
sur les dernières décennies, pour voir ce que l'Axe de la
Résistance a donné à la Palestine, à Al-Qods (Jérusalem), au
peuple palestinien – en sang versé, en sacrifices, en entrées en
guerre et en combats pour la Palestine, en moyens, en soutien, malgré
tous les fardeaux, les dangers et les conséquences, les conséquences
dans le monde entier : blocus, sanctions, guerres, tout cela à
cause de la Palestine, fondamentalement à cause de la Palestine. Et
de l'autre côté, voyons ce que les autres ont fait pour la
Palestine, où est-ce qu'ils ont combattu pour la Maison des
Sanctités (Al-Qods – Jérusalem), ce qu'ils ont donné au peuple
palestinien – et, plus encore, qu'est-ce qu'ils ont fait dans
toutes les autres guerres, qu'est-ce qu'ils ont apporté dans tous
les autres lieux qui sont au service d'Israël et travaillent dans le
but de liquider la cause palestinienne, ce dont j'ai parlé au début
de mon discours.
Je
ne veux pas en dire plus dans un tel climat de surenchère.
Face
à de tels événements, nous au Hezbollah, nous avons toujours été
et nous serons toujours aux côtés du peuple palestinien, de tout le
peuple palestinien, et aux côtés de la Résistance en Palestine, de
toutes les factions et tous les mouvements de la Résistance en
Palestine sans aucune exception. Nous au Hezbollah, ne refuserons
aucun type d'assistance, d'aide et de soutien et offrirons tout ce que nous pourrons
offrir.
Nous
au Hezbollah, nous nous considérons comme des véritables
partenaires de cette Résistance – partenaires dans le jihad, la
fraternité, l'espoir, les douleurs, les
sacrifices, et également le destin. Parce que leur victoire est une
victoire pour nous tous, et que leur défaite est une défaite pour
nous tous.
Nous
au Hezbollah, nous suivons de près tous les moindres détails des
événements de la bataille qui a lieu actuellement dans la bande de
Gaza et en Palestine. Nous suivons tous les développements sur le
terrain et dans le domaine politique. Et depuis cette position, nous
disons à nos frères à Gaza: nous sommes avec vous et à vos côtés.
Nous avons confiance en votre fermeté et en votre victoire. Et nous
ferons tout ce que nous considérons comme étant notre devoir, et ce
à tous les niveaux.
Et
à la toile d'araignée (Israël), aux sionistes je dis ceci :
aujourd'hui, à Gaza, vous êtes empêtrés dans la sphère de
l'échec. N'allez pas plus loin vers la sphère du suicide et de
l'effondrement.
En
attendant une autre date victorieuse pour la Résistance, pour le
peuple de la Résistance et les mouvements de Résistance, je vous
salue. Qu'Allah vous garde, vous donne la victoire et vous protège.
Que
la Paix de Dieu soit sur vous, ainsi que Sa Miséricorde et Ses
Bénédictions.
Dans
ce contexte, survient la guerre terroriste israélienne contre la
bande de Gaza, depuis plusieurs jours. Et c'est dans un contexte
similaire qu'a eu lieu la guerre contre le Liban en 2006 et contre
Gaza en 2008. A chaque fois, quel était l'objectif de la guerre ?
Ecraser, humilier, briser, imposer la reddition, retirer les armes,
ôter tout point fort dont on dispose, amener au désespoir,
convaincre qu'il n'y a pas d'autre choix que de se rendre à
Israël... Mais en 2006 comme en 2008, les résultats ont été
différents.
Aujourd'hui
encore, nous au Liban, et dans l'atmosphère et le souvenir de la
guerre de juillet (2006), nous pouvons comprendre, saisir, ressentir
et nous rendre compte de manière complète de tout ce qui arrive à
Gaza et à notre peuple à Gaza en juillet 2014, car c'est la même
chose que ce qui nous est arrivé ici en juillet 2006.
Depuis
le prétexte – je fais un bref rappel – depuis le prétexte de
l'enlèvement des trois colons, (et pour nous) le prétexte des deux
prisonniers (soldats israéliens capturés en 2006), (on voit les
similitudes) dès le prétexte de la guerre. Et est-ce que c'était
la vraie raison de la guerre ? Israël qui veut profiter de
toutes les occasions, Israël qui a pensé et considéré que la
bande de Gaza, sous blocus depuis des années, avec les conditions
régionales et internationales actuelles, le moral des gens, etc.,
Israël a considéré cela comme l'occasion en or, historique pour
soumettre Gaza, la briser, y mettre fin – pour Israël cette
occasion se présentait maintenant.
Comme
pour le projet de guerre de 2006 qui apportait avec lui (un projet
pour) un Nouveau Moyen-Orient – vous vous souvenez de (la phrase
de) Madame Condoleeza Rice... Aujourd'hui je vais rester sérieux et
ne me moquer de personne. Israël a manipulé l'enlèvement des trois
colons – et jusqu'à présent on ne sait pas qui les a enlevés et
qui les a tués, jusqu'à ce jour on ne le sait pas, ce n'est pas
sûr. Au moins, en 2006, on savait qui avait capturé les deux
soldats israéliens. L'oppression et l'injustice à Gaza sont encore
plus grandes.
Une
opération d'enlèvement a été (faussement) attribuée aux
Palestiniens, aux mouvements de la Résistance, et ils en ont pris
prétexte pour mener cette guerre dans ces circonstances. Eh bien,
avec le prétexte de la capture des colons, (ils en sont venus) à la
guerre avec des bombardements aériens, à des milliers d'incursions
et de frappes aériennes, au bombardement continuel de Gaza par
l'artillerie – tout cela vous vous en souvenez, nous étions tous
ensemble durant la guerre de juillet 2006 –, jusqu'aux frappes par
les navires de guerre, aux massacres, au meurtre des femmes, des
enfants, des civils, à la destruction des maisons, des écoles, des
mosquées, et plus encore qu'au Liban, la destruction des églises
également. Jusqu'au déplacement des gens, forcés de quitter leurs
maisons, jusqu'à l'opération terrestre qui a commencé il y a
quelques jours. Jusqu'au silence de la communauté internationale,
d'une partie de la communauté internationale, et la collaboration
d'une partie de la communauté internationale. Aujourd'hui,
l'Amérique couvre cette guerre depuis les premiers instants et la
soutient financièrement, militairement, par les médias et par leur
prise de position politique, et l'Occident fait de même. Le Conseil
de Sécurité et les Nations Unies également. Jusqu'à la
collaboration de certains régimes arabes, et au silence de certains
d'entre eux. Jusqu'au fait de faire porter à la Résistance la
responsabilité du sang versé, des martyrs, et de tout ce que subit
la bande de Gaza, et d'innocenter l'ennemi de ces crimes et de ces
massacres.
Mais
face à cela, (il y a) cette Résistance extraordinaire du peuple,
cet attachement du peuple de Gaza à la Résistance, et le fait qu'il
compte sur elle, qu'il supporte admirablement les douleurs, les
souffrances, les blessures, les tueries, les déplacements. Cette
performance unique et exceptionnelle de la part des factions de la
Résistance, cette persévérance et cette endurance politiques face
à toutes les pressions internationales et régionales.
Mais
au final, je dis à notre peuple à Gaza, à notre peuple
palestinien, à vous, à tous ceux qui écoutent, au final, qui
est-ce qui va emporter la décision ? Ou plutôt qu'est-ce qui
permet d'emporter la victoire? Trois choses, dans la voie des trois
éléments en or : la réalité du terrain, l'endurance du
peuple, l'endurance politique. La réalité du terrain, l'endurance
du peuple, l'endurance politique. Voilà ce qui permettra de
l'emporter.
Durant
la guerre de juillet 2006 – pour bénéficier de l'expérience et
des leçons –, Israël, dès le premier jour, a fixé des objectifs
très élevés, puis a dû les revoir à la baisse, les revoir, les
revoir... La dernière semaine de la guerre, celui qui intercédait
en faveur de la fin de la guerre était Israël. Pourquoi ? Et
je me réfère là aux Mémoires de George Bush et aux Mémoires de
Condoleeza Rice, où ils racontent comment, pendant les deux
dernières semaines, Ehud Olmert insistait instamment auprès d'eux
en leur disant que si on poursuit la guerre, Israël va disparaître.
Nous-mêmes,
en toute humilité, la Résistance au Liban, avons été surpris par
de telles conclusions. Comment, Israël aurait disparu si la guerre
s'était poursuivie ? Au moment où certains régimes arabes
disaient à Israël : « Finissez-en avec eux,
éradiquez-les » – tout cela se répète à présent –
« Finissez-en avec eux, éradiquez-les, ou au moins
imposez-leur des conditions humiliantes, ne vous arrêtez pas. »
Mais Israël lui-même en est arrivé à un point où il ne pouvait
pas poursuivre la guerre, et il a appelé les Américains au secours
– car lorsque les Américains ont une volonté véritable, toute la
région s'y plie, et c'est ce qui s'est passé, et tout a bien
marché. N'est-ce pas ce qui s'est passé durant la guerre de juillet
(2006) ?
Voilà
ce qui a changé l'équation : 1/ la réalité du terrain, le
terrain des Résistants héroïques ; 2/ la persévérance du
peuple, des femmes, des enfants, des hommes, des civils dans toutes
les régions, et surtout dans celles qui étaient prises pour cibles
par les bombes et les tueries ; 3/ et la persévérance,
l'endurance politiques. Aujourd'hui encore, pour cette guerre
actuelle, je vous dis : le seul espoir des Palestiniens –
regardez, si on laisse la question entre les mains des Américains,
de l'Occident, et de beaucoup d'Arabes, ils diront « saisissez
cette occasion, finissez-en. Finissez-en. » Si quelqu'un
considère – certains disent « Finissez-en avec le Hamas ».
Ils ne vont pas en finir avec le Hamas (seulement), mais avec le
Hamas, le Jihad Islamique, et toutes les factions palestiniennes. Ce
qui est visé à Gaza, c'est la Résistance, les armes de la
Résistance, la volonté de la Résistance, la culture de la
Résistance, l'espoir dans la Résistance.
Aujourd'hui,
tel ou tel jour, la Résistance a tel ou tel nom, puis tel autre jour
elle aura tel autre nom, comme cela s'est produit pour nous au Liban,
comme cela se passe en Palestine, les noms sont distincts et
évoluent. Mais la cible n'est pas seulement le Hamas. La cible est
toute la Résistance en Palestine. Tout tunnel à Gaza. Toute
roquette à Gaza. Toute Kalachnikov à Gaza. Toute arme de poing à
Gaza. Bien plus, tout sang résistant qui coule dans les veines des
habitants de Gaza. Telle est la cible actuellement.
L'horizon
(pour la Résistance) est que vienne un stade où Israël lui-même
voie qu'il ne peut pas poursuivre (la guerre). C'est ce qui s'est
passé en juillet 2006. Il n'a pas pu poursuivre, « au secours
les Américains, trouvez-nous une issue. » Voilà ce qui s'est
passé en 2006. Naturellement, le verdict du Conseil de Sécurité a
condamné la Résistance, mais l'important est ce qui s'est passé
après la condamnation, voilà ce qui compte.
Je
vous le dis aujourd'hui, Gaza, aujourd'hui même, alors qu'elle
enterre ses martyrs et qu'elle combat, Gaza a gagné selon la logique
de la Résistance. Lorsqu'on arrive au 18e jour, et que les
sionistes, et avec eux le monde entier, se révèlent incapables de
réaliser un seul des objectifs de la guerre contre Gaza, cela
signifie que la Résistance a gagné à Gaza. Et je vous dis
également, depuis la position de quelqu'un qui connaît le terrain et
participe (à la lutte), la Résistance à Gaza est capable d'obtenir
la victoire, et elle sera victorieuse si Dieu le veut.
Aujourd'hui,
nous – arrêtons-nous pour évaluer la situation, et concluons sur
notre position. Aujourd'hui, et en prenant en considération le fait
que la bataille a lieu entre deux côtés sur le terrain : le
côté israélien, qui compte parmi les armées les plus puissantes
au monde, mais ce qui est plus important est que cette armée, après
la guerre de 2006 au Liban et de 2008 à Gaza, a institué des
commissions – vous vous souvenez de Winograd, n'est-ce pas –
Israël a institué des commissions, des enquêtes, des études, des
débats, et depuis 2006 jusqu'à ce jour, ils sont en état
d'entraînement, de manœuvres, d'armement, de préparation, de
collecte d'informations – c'est à dire que ce qu'ils ont fait
durant ces 8 années, est de fonder une nouvelle armée forte. Voilà
ce que nous avons d'un côté. Mais d'autre part, nous avons une
bande (de territoire), d'une superficie étroite, une bande côtière
dont le terrain est plat, et plus grave que tout cela, soumise à un
blocus depuis des années. Assiégée, du type de blocus le plus
sévère.
Pour
comparer ces deux côtés, qu'avons-nous sous les yeux ? Nous
voyons devant nous l'échec israélien. L'échec israélien. Et nous
voyons devant nous les succès de la Résistance. Du côté
israélien, premièrement, le recul d'Israël dans la définition des
objectifs de l'opération, ou de la guerre. Maintenant, est-ce que
quiconque chez eux – quel était l'objectif annoncé ? Ils ont des
objectifs implicites, je les ai annoncés précédemment. Mais quel
est l'objectif annoncé ? Est-il le même que l'objectif
implicite, caché ? Non ! Ils ne commencent pas par des
objectifs élevés. Pourquoi ? Soyez très attentifs. Car ils
ont peur, dès le début ils ont peur de l'échec. C'est-à-dire
qu'ils bénéficient des leçons de la guerre au Liban. Au Liban (en
2006), ils ont commencé par annoncer « Eradiquer la
Résistance, lui faire rendre les armes, l'expulser du Sud, ou au
moins du Sud du fleuve Litani, qu'elle rende les deux prisonniers
sans délai ni conditions. »
Avez-vous
remarqué qu'Israël ne parle pas de son soldat prisonnier (à
Gaza) ? Ils sont muets à son sujet.
Eh
bien, ils n'ont pas commencé par fixer des objectifs élevés.
Pourquoi n'ont-ils pas commencé par des objectifs élevés ?
Alors qu'il sont censés avoir tiré des enseignements et leçons de
toutes leurs expériences, et avoir réorganise leur armée ? Bien
sûr, ce propos n'est pas une vaine description mais concerne Gaza,
nous concerne nous au Liban ainsi que toute la région. J'y
reviendrai à la fin de mon propos.
Eh
bien, Israël n'a pas osé annoncer des objectifs (élevés) – même
pour son opération, ses objectifs déclarés étaient la destruction
des tunnels à la frontière. Israël fixe des objectifs modestes
pour que, au cas où il les réalise, il puisse dire : « J'ai
réalisé mes objectifs de guerre ».
(Premier
point à relever), le recul d'Israël dans la définition des
objectifs (militaires annoncés).
Deuxièmement,
un échec du renseignement sur les capacités de la Résistance, sur
ses armes, ses roquettes, ses stocks, les lieux où les roquettes
sont stockées, leur fabrication, les lieux d'où elles sont lancées,
les emplacements des tunnels... Israël partait du principe que Gaza
et toutes les informations à y prendre étaient dans sa sphère de
maîtrise totale, depuis l'air, la terre, la mer, les espions...
Mais on découvre un échec monumental sur le plan du renseignement.
Troisièmement,
l'échec de la force aérienne à être décisive et à emporter la
victoire. C'est quelque chose de très important pour Gaza et pour le
Liban. Pourquoi est-ce que j'évoque le Liban ? Si vous suivez
les médias israéliens, pendant même la guerre à Gaza, ils parlent
de la deuxième guerre du Liban (2006) et de la troisième guerre du
Liban (à venir). Alors même qu'ils combattent à Gaza. La guerre
est à Gaza, mais Israël a les yeux rivés sur vous pour savoir
comment vous interprétez la guerre à Gaza, et quelles sont les
leçons que vous tirez de la guerre à Gaza, car aux aguets
derrière le monticule, il y a ce qu'il y a.
L'échec
de la force aérienne à être décisive et à emporter la victoire.
En sachant qu'il y a quelques mois, le chef de l'état-major des
forces aériennes israélien qui venait de prendre poste – il est inexpérimenté et ne comprend rien à rien – il a
déclaré que l'armée de l'air israélienne est aujourd'hui dans un
état de préparation tel, après toutes les transformations qui ont
eu lieu, qu'elle est capable – écoutez bien – qu'elle est
capable (car je ne pense pas que les Libanais aient suivi ces
déclarations durant les derniers mois ; nous les Libanais
sommes tous occupés à d'autres choses). Il a déclaré que les
forces aériennes sont capables d'être décisives et d'emporter la
victoire au Liban – si une guerre advenait – en 24 heures. Et
d'être décisives et d'emporter la victoire à Gaza – si une
guerre advenait – en 12 heures. Et aujourd'hui, ça fait combien de
temps ? 18 (jours). Aujourd'hui, c'est le 18e (jour).
Telle
est la force aérienne israélienne. Et de qui parle-t-on ? De
Gaza l'assiégée.
L'échec
d'Israël, son incapacité à atteindre les cadres dirigeants et à
maîtriser la situation à l'intérieur de la bande de Gaza. Et avec
notre respect pour tous les martyrs, Israël en arrive à inventer
des chefs martyrs, et parle parfois de la mort de dirigeants alors
qu'ils sont toujours en vie. Voilà le point auquel Israël est
arrivé.
L'échec
à mettre fin aux tirs de roquettes et à empêcher leur lancement,
malgré le fait que tous les avions qui sillonnent le ciel, ainsi que
tous les radars, les drones, et toutes les agences de renseignement
de la région sont au service d'Israël. Et nous savons bien, nous
autres, quelle est l'importance de la continuation des tirs de
roquettes dans un tel climat de guerre.
L'échec
de l'opération terrestre : il me suffit de vous répéter ce
qu'ont dit certains commentateurs israéliens. Ce propos est le leur.
Il dit : « Notre armée a échoué. » Ce n'est pas
moi qui dit cela aux Libanais, moi qui aime la Résistance
(palestinienne) et suis son allié, c'est l'ennemi qui s'exprime
ainsi. Un des commentateurs importants de l'entité ennemie déclare :
« Notre armée a échoué, et le Hamas et le Jihad (Islamique)
persévèrent, et persévèrent et ont combattu le pilier essentiel
de nos troupes d'infanterie. » Que veut-il dire ? Il parle
de la Brigade Golani, du Commando Egoz (unités d'élite
israéliennes)... Oui, un échec de l'opération terrestre.
L'étendue
des pertes chez les cadres, les officiers, les soldats, les tanks,
les véhicules israéliens.
Une
peur manifeste de s'engager dans une opération terrestre vaste. Nous
voyons cela sur le visage de Netanyahu, sur le visage du chef
d'état-major, sur le visage de Ya'alon (Ministre de la Défense),
sur tous leurs visages. C'est eux qui sont assiégés, ils sont la
plus grande puissance mais ce sont eux les peureux, les craintifs,
terrorisés face à cette perspective.
Et
c'est pourquoi les Israéliens se sont précipités, dès le début –
à cause de leur manque de confiance en leur armée et en eux-mêmes
– vers le meurtre de civils, d'enfants, ils
ont pris pour cible la base de soutien (populaire) de la Résistance,
ils (essayent de) briser la volonté du peuple – tout comme au
Liban en 2006, quel était leur rêve ? Ils rêvaient de voir
des manifestations, dans le Sud, la Bekaa, à Beyrouth, dans
la banlieue Sud (de Beyrouth, bastion du Hezbollah) ou quelque
endroit que ce soit au Liban où se trouvent les déplacés, surtout
ceux qui ont été déplacés de leur maison, (Israël rêvait
qu'ils) demandent à la Résistance de cesser le feu ou de se rendre.
Et grâce à vous, le plus noble des peuples, le plus digne des
peuples, le plus pur des peuples, cela ne s'est pas produit en
juillet (2006).
Et
Israël retente à nouveau cette expérience dans la bande de Gaza,
afin d'imposer aux dirigeants de la Résistance, à la direction
politique et à la direction du terrain, afin de leur imposer
d'accepter un cessez-le-feu à tout prix ou de se rendre.
Cela
signifie que lorsque l'armée israélienne s'est rendue à Gaza, elle
n'y est pas allée en tant qu'armée combattante, mais en tant
qu'armée assassinant les enfants, et c'est comme cela que nous
l'avons connue au Liban, et telle a été sa nature à travers toutes
ces années.
Et
pour conclure sur l'évaluation israélienne de la situation, si vous
vous souvenez d'Ehud Barak, le Ministre de la Défense ou le Ministre
de la Guerre israélien, dans le premier gouvernement – il me
semble – après le départ d'Olmert et de celui dont j'ai oublié
le nom – quel est son nom, le Ministre de la Défense ?
Beretz, Meretz, quelque chose comme ça [en juillet 2006, Amir Peretz, sûr de la victoire d'Israël, avait déclaré : « Nasrallah n'oubliera pas le nom d'Amir Peretz »]. Ehud Barak, après plusieurs
années en exercice et ayant tiré les leçons, qu'a-t-il dit ?
Et ce propos a également été confirmé par des chefs d'état-major
israéliens. Une phrase brève. Aujourd'hui, cette phrase s'est
écroulée aux portes de Gaza. Il a dit – bien sûr, il était en
train de menacer le Liban à cette époque – il a dit que toute
guerre prochaine que mènera Israël sera rapide et décisive, et que
sa victoire sera éclatante. Trois éléments: rapide, décisive, et
une victoire éclatante. Aujourd'hui, Gaza leur répond : vous êtes
ce que vous avez toujours été, vous ne combattez que depuis des
retraites fortifiées ou retranchés derrière des murs. Vous êtes
les lâches terrorisés qui se cachent derrière des avions et des
tanks et ne tuent que des enfants, et lorsque vous rencontrez nos
combattants héroïques face à face, vous êtes écrasés et votre
armée est vaincue. Telle est la vérité. Ni de victoire rapide, ni
de victoire décisive, ni de victoire éclatante et manifeste.
Vladimir Poutine répond à des questions de journalistes russes après ses visites à
Cuba, au Nicaragua, en Argentine et au Brésil – Brasilia, 17 juillet 2014
VLADIMIR POUTINE:
Bonjour, ou bonsoir. Quel
fuseau horaire suivons-nous ?
JOURNALISTES:
Bonsoir !
QUESTION: La
première question concerne des nouvelles récentes. Les Etats-Unis
ont imposé de nouvelles sanctions à la Russie...
VLADIMIR POUTINE:
Vraiment ?
QUESTION: Vous
avez déjà déclaré plus tôt que la Russie mettrait peut-être en
place des mesures de rétorsion. Quelle
sera la réponse cette fois ?
VLADIMIR
POUTINE: Nous devons d'abord voir ce
que ces sanctions entraînent; nous devrons examiner cela calmement,
sans agitation. En général, je tiens à dire que malheureusement,
ceux qui planifient les actions de politique étrangère des
États-Unis – ce n'est pas une observation récente mais
concernant les 10-15 dernières années – mènent une politique
étrangère agressive et, à mon avis, qui manque de
professionnalisme, parce que quoi qu'ils fassent, il y a des
problèmes partout.
Il suffit de regarder:
il y a des problèmes en Afghanistan; l'Irak est en train de
s'effondrer; la Libye est en train de s'effondrer. Si le général
el-Sisi n'avait pas pris le contrôle de l'Egypte, l'Egypte serait
probablement elle aussi dans la tourmente à présent. En Afrique,
il y a des problèmes dans de nombreux pays. Ils se sont impliqués
en Ukraine, et il y a des problèmes là-bas aussi.
Il serait bon que tout
le monde comprenne que nous devons nous appuyer sur les principes
fondamentaux du droit international et du droit local, et traiter
les Etats et la constitutionnalité avec beaucoup de soin, en
particulier dans les pays qui viennent tout juste de se redresser,
où le système politique est encore assez jeune et immature, et où
l'économie est encore en voie de développement.
Nous
devons traiter les institutions étatiques avec le plus grand soin.
Quand elles sont traitées avec mépris, cela entraîne des
conséquences graves: désintégration et conflits internes, comme
nous l'observons actuellement en Ukraine.
Ceux qui poussent les
autres pays vers de tels développements ne devraient jamais oublier
que le sang des soldats de l'armée régulière, le sang des
combattants de la résistance, et celui des civils, en premier lieu,
est sur leurs mains, de même que les larmes des mères, des veuves
et des orphelins – ils sont sur leur conscience, et ils n'ont
moralement pas le droit de rejeter cette responsabilité sur les
épaules de quiconque.
Voici ce qui devrait être
fait conjointement: appeler toutes les parties du conflit en Ukraine
à cesser immédiatement les hostilités et à commencer les
pourparlers. Mais malheureusement, nous ne voyons pas cela de la
part de nos partenaires, d'abord et avant tout nos partenaires
américains qui, au contraire, il me semble, poussent les autorités
actuelles de l'Ukraine vers la poursuite d'une guerre fratricide et
la poursuite des opérations punitives. Cette politique n'a aucune
perspective.
Quant aux diverses
sanctions, j'ai déjà dit qu'elles ont généralement un effet
boomerang, et, sans aucun doute, dans ce cas, conduisent les
relations russo-américaines dans une impasse et les endommagent
gravement. Je suis certain que cela est nocif pour les intérêts
stratégiques à long terme de l'administration américaine et du
peuple américain.
Il est très regrettable
que nos partenaires suivent cette voie, mais la porte menant au
processus de négociation pour surmonter et dépasser cette
situation reste ouverte. J'espère que la raison et le désir de
régler tous les problèmes par des moyens pacifiques et
diplomatiques prévaudront.
[...]
QUESTION:
M. Poutine, la délégation du FMI est
en train de finaliser sa décision sur le montant de son aide
financière pour l'Ukraine. Que pensez-vous de ce type d'assistance
pour ce pays?
VLADIMIR
POUTINE: Je voudrais commencer par
dire que la Russie est extrêmement désireuse – elle a pour cela
un intérêt vital – de parvenir à la cessation la plus rapide
possible du conflit en Ukraine, pour un certain nombre de raisons.
Je ne sais pas s'il y a un
autre pays, à l'exception de la Russie – et de l'Ukraine
elle-même, bien sûr – qui aurait autant d'intérêt à arrêter
l'effusion de sang et à parvenir à la résolution de la situation
dans cet Etat voisin. Cela parce que nous avons beaucoup d'amis
là-bas, parce que nos relations ont historiquement toujours été
spéciales (il y a beaucoup de gens Russes, de russophones là-bas,
etc.), et pour d'autres raisons, économiques par exemple.
Il est impératif de mettre
un terme au conflit armé là, comme je l'ai déjà dit, de mettre
fin à la confrontation militaire, d'établir un cessez-le feu des
deux côtés – c'est quelque chose que je tiens à souligner –
et d'amener les deux côtés et toutes les parties en conflit à
s'asseoir à la table des négociations.
Eu égard à cela, nous
sommes a priori favorables à toute assistance économique fournie à
l'Ukraine, y compris l'aide fournie par le FMI. Dans le même temps,
je tiens à souligner que les règles du Fonds Monétaire
International stipulent qu'il ne doit pas fournir d'aide financière
à pays en guerre. J'estime que c'est une mesure juste, et je pense
qu'elle devrait être appliquée dans le cas de l'Ukraine. Pourquoi ?
Parce que généralement, dans un pays en guerre, l'argent est donné
à un pays pour un certain but, mais il est finalement utilisé pour
d'autres choses. L'argent est alloué pour soutenir l'économie et la
sphère sociale, mais en réalité, il est dépensé dans des
opérations militaires et ainsi détourné.
C'est, je crois, exactement
ce qui se passe en Ukraine avec le premier versement du FMI. Par
exemple, une grande partie de ce financement devait être utilisée
pour soutenir le secteur bancaire et financier. Mais d'après mes
informations, la plupart de ces fonds ont été transférés aux
banques privées des oligarques ukrainiens. Où est cet argent
maintenant ? A quoi a-t-il servi ? Dans quelles poches
a-t-il fini – c'est quelque chose que le FMI et le grand public en
Ukraine, ainsi que les pays qui lui apportent de l'aide doivent
savoir. Par conséquent, nous devons d'abord mettre fin aux
hostilités et ensuite donner de l'argent.
En plus de tout le reste,
une partie du premier versement était censée être utilisée pour
honorer les engagements de l'Ukraine dans des contrats de commerce
extérieur, en particulier le paiement des dettes pour les
livraisons de ressources énergétiques russes. Nous n'avons rien vu
de cet argent non plus.
Ce qui se passe avec le
financement du FMI est exactement la même chose que ce qui s'est
passé avec le crédit que nous avons accordé à l'Ukraine, dont
trois milliards de dollars qu'elle a reçus de la Russie à la fin
de l'année dernière: il n'y a pas eu de remboursement de la dette,
aucun paiement n'est en cours. Nous aimerions beaucoup savoir où
est notre argent, à quoi il a été dépensé.
Si tout ce dont je
viens de parler est mis en œuvre, alors bien sûr nous sommes
favorables à une assistance financière pour l'Ukraine, mais pas
pour les oligarques ukrainiens et les voleurs, non, pour le peuple
ukrainien. C'est une question extrêmement importante. Le plan et
les instruments proposés pour le suivi de sa mise en œuvre doivent
être présentés d'une manière qui ne laisserait aucun doute sur
l'objectif des financements et la façon dont ils sont utilisés.
[...]
QUESTION:Vladimir Vladimirovitch, je souhaiterais vous
demander des précisions sur les sanctions (américaines), si vous
me le permettez.
VLADIMIR
POUTINE: Qu'y a-t-il à préciser ? Ce
n'est pas nous qui introduisons des sanctions. Pourquoi ne
posez-vous pas la question à ceux qui nous les imposent ?
QUESTION:
Néanmoins, il y a quelques mois, vous
avez dit ceci (peut-être que la citation n'est pas tout à fait
exacte): s'il y a de nouvelles sanctions, si cela continue, la
Russie portera peut-être un regard particulièrement attentif sur
les sociétés étrangères opérant dans son secteur énergétique.
Pensez-vous que le temps est venu de le faire ?
VLADIMIR
POUTINE: Vous faites référence à ce
que j'ai dit à propos de l'effet boomerang. J'ai dit que les
mesures prises par l'administration américaine contre la Russie
pourraient aller à l'encontre des intérêts des États-Unis.
Qu'est-ce que cela signifie?
Cela signifie que certaines
entreprises étrangères pourraient vouloir travailler en Russie,
mais qu'à cause de certaines restrictions, elles pourraient perdre
leur compétitivité par rapport à certaines autres entreprises
internationales du secteur énergétique. Nous avons permis à une
importante société américaine de travailler sur notre territoire.
Les États-Unis ne veulent-ils pas qu'elle y travaille ?
Ils nuisent à leurs plus
grandes entreprises du domaine de l'énergie. Dans quel but ? Pour
commettre obstinément une nouvelle erreur après avoir commis
l'erreur précédente ? Je trouve que cette approche manque beaucoup
de professionnalisme, à tout le moins. Tôt ou tard, ces méthodes
de résolution des problèmes internationaux devront changer, mais
ceux qui y recourent seront responsables des dégâts occasionnés.
QUESTION:
Une question sur le métro de Moscou,
s'il vous plaît ?
VLADIMIR
POUTINE: Allez-y
– dernière question.
QUESTION :
Je suis désolé, vous avez déjà
offert vos condoléances, et une enquête a été lancée.
Pensez-vous que les autorités de Moscou devraient être tenues pour
responsables [du grave accident du 15 juillet, 23 morts, 161
blessés], car ils poussent à une transformation des transports en
commun ?
VLADIMIR
POUTINE:La responsabilité doit
toujours être personnelle. Il y a un exemple classique du droit
pénal appelé la « tragédie de la chasse », lorsque deux
chasseurs tirent sur un buisson pensant que du gibier s'y cache, et
tuent accidentellement une personne. Etant donné que les experts ne
peuvent pas établir qui a tué cette personne, ils sont tous deux
exonérés de toute responsabilité. La responsabilité doit
toujours être personnalisée.
Si une ou certaines
personnes sont reconnues coupables, s'il est établi que l'accident
est survenu par leur faute – et il s'agit d'un terrible accident,
et je tiens à exprimer une fois encore mes condoléances aux
familles des victimes et ma solidarité avec les blessés ;
nous allons tout faire pour les aider –, les enquêteurs devraient
démontrer cette culpabilité (je me suis entretenu sur ce point
avec M. Bastrykin hier) et les traduire en justice comme
responsables, mais seules les personnes spécifiques dont c'était
la faute.
Nous ne devrions pas faire
de déclarations générales dans ce contexte ou utiliser la
tragédie comme une opportunité de relations publiques
(communication). Dans une telle situation, nous avons besoin des
actions et des conclusions professionnelles des autorités
compétentes chargées de ce travail, de son organisation et de son
contrôle.