Le
14 février 2017
Par
Ramin Mazaheri
Selon une phrase fameuse du héros communiste et « Che Guevara africain », Thomas Sankara, « Un soldat sans formation politique et idéologique n'est qu’un criminel en puissance. »
La
police française a une idéologie, parce que tout le monde en a une : seuls les
apathiques finis ou les plus endoctrinés prétendent ne pas en avoir.
Je vais
être franc : je n’ai pas fréquenté l’académie de police française ni lu leurs
manuels de formation donc je ne peux pas être catégorique, mais l’idéologie
utilisée pour endoctriner la police française est clairement le « Nationalisme
Blanc ».
Selon
les estimations, 60% des policiers actifs voteront pour Marine Le Pen ce printemps,
soit plus du double des sondages électoraux actuels.
Cela
est totalement hors norme pour la société française, et demande
une explication.
Pour
ceux qui ne le savent pas, le Front national est un parti d’extrême-droite. Je
les appellerais « nazis », parce qu’ils sont effectivement « nationalistes »
culturellement et « socialistes » économiquement. C’est vraiment dommage que
nous ne puissions plus utiliser le terme « nazi », sauf pour parler de l’histoire
– nous ne faisons qu’obscurcir notre réalité commune en refusant d’utiliser des
définitions politiques assez simples.
Quoi
qu’il en soit, dans une société normale, si un gouvernement apprenait que les
3/5 de la police soutiennent des fascistes d’extrême droite, ils réagiraient
immédiatement.
Ils
dilueraient une force si extrémiste avec un afflux énorme de travailleurs
gouvernementaux de mentalité différente. Ils changeraient immédiatement les
procédures de formation, les manuels, la culture du lieu de travail et mèneraient
une campagne publique affirmant : « Mea culpa – nous avons un problème majeur
avec nos policiers. »
La
France ne le fait pas et ne le fera pas, et nous devons nous demander pourquoi :
selon moi, c’est parce que le Nationalisme Blanc est le fondement même de la
société française.
Le Nationalisme
Blanc est aussi le fondement sociopolitique des pays impérialistes que sont les États-Unis et l’Angleterre.
Cela
ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres idéologies importantes en jeu dans
ces trois pays, mais il est clair que le socialisme n’en est pas la base, ni la
démocratie, ni la religion, ni le libertarianisme... seul le Nationalisme Blanc
convient, parce que les vrais capitalistes ne se soucient que de la couleur de
l’argent.
Le Nationalisme
Blanc a clairement été la philosophie sous-jacente qui a soutenu et s’est
propagée pendant des siècles de colonialisme, deux guerres mondiales et même
dans le néo-colonialisme d’aujourd’hui.
Je n’exagère
pas, et je ne fais pas le gauchiste gnangnan : les Noirs ont été réduits en
esclavage et les Indiens décimés en raison du pouvoir nettoyant du « Nationalisme
Blanc ».
Trump
est au fond, malgré tous ses aspects non-traditionnels, un Nationaliste Blanc :
« l’Amérique d’abord », il faut comprendre l’Amérique blanche.
Vous
savez que c’est vrai, et je ne blâme personne pour les réalités historiques.
Les non-Blancs partout dans le monde savent aussi que c’est vrai.
Mais
la France a volé sous le radar un certain temps
Le
monde ne savait pas vraiment que les Français à l’intérieur de la France
étaient des Nationalistes Blancs, jusqu’à la rébellion nationale de 2005 (l’ « émeute » de certains est une « révolte » pour d’autres).
Cela
a vraiment secoué la vision de la France dans le monde et ce n’est pas non plus
une exagération – l’image de la France a subi un coup majeur.
« Mais
ils croient en ‘la liberté, l’égalité et la fraternité’, n’est-ce pas ? » Personne
n’a pu encore croire cela après 2005, et personne ne le croit certainement plus
aujourd’hui.
La
révolte de 2005 a révélé le fait que la France a une large sous-classe non blanche
dont l’avenir est totalement bloqué en raison du racisme institutionnel.
Il
est important de savoir pourquoi le Nationalisme Blanc de la France a constitué
une telle surprise mondiale. Après tout, nous connaissions l’Apartheid, Jim
Crow, les réserves indiennes / aborigènes, etc.
La
réponse rapide est : jusqu’au milieu des années 1970, la France n’avait pas de
vraies minorités non-blanches à opprimer systématiquement.
Avant
cela, ce que la France avait était surtout une masse de travailleurs étrangers, des
hommes seuls avec des compétences. Certains se sont mariés et intégrés, bien
sûr.
Mais
la société française a vraiment changé – avec l’incitation des grandes
entreprises, et peut-être pour les valeurs humanitaires réelles qu’ils ont invoquées
– avec l’adoption du « Regroupement familial ». Cela a surtout permis
à des épouses et des enfants d’immigrer en France pour rejoindre leurs maris y
travaillant légalement. Cela a créé un changement majeur parce que ça a amené
des « villages entiers » en France.
Cela
s’est également produit au milieu d’une récession mondiale, puis de plus de 30 ans
de néolibéralisme qui ont ravagé le niveau de vie de chaque travailleur
français.
Et même
si c’était certainement la bonne chose à faire que de permettre aux familles d’être
réunies, cela a mis le modèle français à l’épreuve en ce qui concerne la
tolérance et leur modèle d’assimilation au lieu d’une intégration.
Considérant
le traitement de la France envers les non-Blancs hors de France, miser sur sa
tolérance était un pari plutôt téméraire.
Le
racisme inhérent au modèle français, si manifestement évident dans ses colonies
étrangères, a duré une seule génération lorsqu’il a été appliqué à l’intérieur :
en 30 ans, le temps qu’il faut à un adulte pour atteindre complètement la
maturité, le système a explosé sous le poids du racisme, de l’hypocrisie et de l’oppression
capitaliste.
Vous
avez eu la révolte de 2005, et la vapeur a été relâchée, mais le racisme, les
avenirs bloqués et la brutalité policière sont restés les mêmes.
Ou blâmons
donc la victime avec une déchirure rectale de 10 cm
C’est
assez terrible. Ça a nécessité une chirurgie d’urgence majeure – il pourrait
rester hospitalisé pendant 2 mois. Il pourrait avoir des problèmes permanents d’incontinence.
Quel
genre de policier viole quelqu’un avec sa matraque ? A vomir.
Quel
genre de policier se tient là et observe la scène ? Eh bien, ils crachaient
aussi sur lui, l’appelant par des noms racistes et le battant dans la région
génitale.
Je
parlais à un ami arabe d’ici de 50 ans et je lui ai dit à voix basse : « Ce
gars aurait pu être un de vos fils. »
Il a
immédiatement baissé les yeux – je ne sais pas pourquoi… horreur, honte,
inquiétude – et a dit : « Oui ».
Ce gars
est un Noir de 22 ans nommé Théo.
Les
policiers ont dit qu’ils répondaient à des appels dénonçant du trafic de drogue
dans la région : Théo travaille avec des groupes de jeunes et a un casier
judiciaire vierge.
Les policiers
ont dit qu’ils l’ont arrêté parce qu’ils pensaient qu’il était un étranger en
situation illégale : Théo est français.
Le
profilage racial est légal en France. C’était la seule promesse de campagne
faite par Hollande aux communautés musulmane, noire et immigrée, un autre rétropédalage
de Hollande, qui a laissé tomber ses semi-efforts en juillet dernier.