Par Mary Serumaga
Traduction : http://www.sayed7asan.blogspot.fr
Ce devrait
être une source d’embarras pour le Département d’État américain de découvrir qu’alors
qu’il dépense des milliards de dollars pour promouvoir la démocratie, les
droits de l’homme et l’Etat de droit dans les pays en développement, la
justice, la loi et l’ordre s’effritent, je vous le donne en mille, dans l’État
de New York même…
Voici
comment l’USAID justifie son aide étrangère pour promouvoir la démocratisation
des sociétés :
La gouvernance démocratique et les droits de l’homme sont des
éléments essentiels pour un développement et une paix durables. Les pays dotés
d’institutions gouvernementales inefficaces, où la corruption est rampante et ou
l’Etat de droit est faible et inopérant ont un risque de guerre civile et un
risque de violence criminelle extrême de 30 à 45% plus élevés que les autres
pays en développement.
Pour contribuer à modifier cette situation, nous intégrons la
programmation de la démocratie au cœur même de notre action de développement,
en nous concentrant sur le renforcement et la promotion des droits de l’homme, la
gouvernance responsable et transparente et la société civile indépendante et
politiquement active, et ce dans toutes nos actions.
En
2017, le programme « Démocratie, Droits de l’Homme et Gouvernance »
du Département d’Etat prévoit de consacrer 2,34 milliards de dollars pour dispenser
aux pays en développement des leçons sur les droits de l’homme. La part du lion
ira aux secteurs « Etat de droit et Droits de l’Homme » et « Bonne
Gouvernance ».
Rien
qu’en Ouganda [pays de l’auteure de cet article, écrivain, intellectuelle et
Professeur de Droit], 3 095 307 dollars ont été dépensés dans le secteur de l’État
de droit et des droits de l’homme depuis 2014. Cet argent est principalement
acheminé par l’intermédiaire d’une ONG internationale appelée « Freedom
House ». Leur déclaration de mission est la suivante :
Nous reconnaissons que la liberté n’est possible que dans des
environnements politiques démocratiques où les gouvernements sont responsables
et doivent rendre des comptes devant leurs propres citoyens ; où l’Etat de
droit prévaut ; et où la liberté d’expression, d’association et de croyance,
ainsi que le respect des droits des minorités et des femmes, sont garantis.
[...]
Nous renforçons également par notre soutien les défenseurs des
droits de l’homme et les militants civiques de première ligne pour défendre les
droits fondamentaux et promouvoir les changements démocratiques.
Depuis
2015, le gouvernement des États-Unis a alloué à Freedom House des fonds pour
des travaux en Ouganda s’élevant à 3 087 000 dollars.
Pourtant,
alors que l’Amérique « exporte » les droits de l’homme et l’Etat de droit,
elle connait une pénurie de ces « produits » pour sa propre
consommation domestique. La campagne « Black Lives Matter » a révélé à
tous les violations des droits de l’homme endémiques aux États-Unis. Ce qui n’était
pas si clair jusqu’à présent, c’est que la brutalité policière peut être
déployée par les puissants contre quiconque les défie.
Dans
le Comté de Nassau, New York, quand le Professeur Norman Finkelstein,
politologue américain, militant des droits de l’homme et auteur et conférencier
de renommée mondiale a osé défendre les droits d’un de ses amis, qui étaient piétinés
par des avocats corrompus, il s’est retrouvé face à ce que beaucoup d’entre
nous endurent dans les dictatures à travers le monde : la brutalité policière.
L’arrière-plan de cette triste histoire est résumé ici :
http://sayed7asan.blogspot.com/2017/10/et-les-droits-des-hommes-corruption.html.
Parallèles entre la brutalité policière aux Etats-Unis et en
Ouganda
Les
similitudes entre les méthodes utilisées dans l’enlèvement du Professeur
Finkelstein à New York et celles utilisées dans l’enlèvement du journaliste et
activiste Kalundi Serumaga à Kampala en 2009 sont frappantes : l’arrestation
en pleine nuit, le trajet circulaire en voiture une heure durant visant à désorienter
et terroriser, les agressions verbales infamantes et les violences physiques
allant du maintien forcé dans une position douloureuse [le Professeur
Finkelstein a été étroitement menotté à un pilier cinq heures durant] à l’agression
physique. Un policier a même enfoncé les orbites de Kalundi avec ses pouces, torture
qu’avaient déjà rapportée les survivants de Guantanamo. Tout cela a été suivi par
des accusations fallacieuses enregistrées par le Procureur, qui a validé l’inculpation
des kidnappés.
Norman
Finkelstein a lui-même rapporté les faits dans une vidéo éloquente : https://www.youtube.com/watch?v=I45KeZ8Zjds
Vous
êtes priés de soutenir les efforts du Professeur Finkelstein pour empêcher qu’il
soit emprisonné et pour que les personnes impliquées soient rappelées à l’ordre
par les autorités compétentes :
1 / En signant et partageant cette pétition : https://www.change.org/p/janet-difiore-chief-judge-of-the-state-of-new-york-norman-g-finkelstein-must-walk-free (traduction française : http://sayed7asan.blogspot.co.uk/2017/10/le-harcelement-judiciaire-contre-norman.html)
2 / Vous souhaiterez peut-être également faire une demande écrite
au Procureur du Comté de Nassau, lui demandant d’abandonner les accusations.
Vous
pouvez le faire via ce formulaire
en ligne (http://www.nassauda.org/FormCenter/Contact-4/Contact-Us-43
) ou par courrier :
Madeline Singas,
District
Attorney,
District
Attorney’s Office,
262 Old
Country Road,
Mineola,
New York,
NY 11501.
USA
Exemple de lettre standard au Procureur de district Madeline Singas : http://sayed7asan.blogspot.ug/2017/10/en-soutien-au-professeur-norman.html
Exemple de lettre standard au Procureur de district Madeline Singas : http://sayed7asan.blogspot.ug/2017/10/en-soutien-au-professeur-norman.html
[3 / Enfin, vous pouvez écrire directement aux avocats-vautours en question, Michael Chetkof et Allyson Burger.
Leurs
plaintes mensongères visant à intimider et faire taire le Professeur Finkelstein,
qui dénonçait publiquement leurs manœuvres indignes visant à calomnier, ruiner
et dépouiller son ancien étudiant, le Dr Rudolph Baldeo, ont entraîné son
arrestation violente et son inculpation : scrlaw@scrllp.com; mchetkof@scrllp.com; adburger@scrllp.com]
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